TAÏ-CHI-CHUAN

Un art de vie qui lie technique
de combat et philosophie

Le Tai-Chi-Chuan est un art martial basé sur les techniques énergétiques millénaires chinoises. Sa pratique cultive la sérénité dans la continuité des mouvements, la douceur, l’agilité et l’évitement de toute force inutile, permettant ainsi de développer progressivement l’énergie interne. Discipline spirituelle autant que martiale, le Taï-Chi-Chuan est aussi un art de santé qui permet au pratiquant de devenir un être solide et alerte, mentalement et physiquement et de le rester jusqu’à un âge avancé.

Il n’y a aucune contre-indication à la pratique du Taï-Chi. De plus, pas besoin d’être un grand sportif ou un adepte des arts martiaux pour s’adonner à cette activité destinée avant tout aux personnes désireuses d’entretenir leur forme en douceur et attirées par le travail interne amenant au calme et à la patience. Que vous soyez future maman, employé actif, ou jeune retraité, le Taï-Chi-Chuan est ouvert à tous !
Pour les ados : à partir de 15 ans, filles et garçons, pour les adultes, femmes et hommes et vétérans

Bienfaits du Taï-Chi-Chuan

Le groupe lors d’une séance en plein air.

Le Taï-Chi-Chuan, à l’origine, a été créé pour la défense des siens et de leurs biens, dans un esprit guerrier. A présent, il y a une longue liste de raisons pour lesquelles le Taï-Chi-Chuan est pratiqué : détente, affirmation de soi, souplesse, adaptation, unification, harmonisation, renforcement de la santé physique et de la joie de vivre, aspects interpersonnels, concentration, équilibre physique et mental, méditation. Les bienfaits du Taï-Chi sont multiples :

– Un meilleur équilibre et une coordination améliorée
– Une meilleure concentration et une conscience plus développée
– Une augmentation de la force et une meilleure flexibilité
– Des muscles plus forts et moins raides
– Une meilleure oxygénation des cellules et des muscles du corps
– Un auto-massage des organes internes
– Le fonctionnement optimum du système immunitaire
– Un moyen préventif contre les maladies

Un art martial entraîne le discernement, la décision rapide, l’adaptation et la recherche de solutions. Il permet aussi de développer une discipline personnelle qui débouche sur la patience et la persévérance. Enfin, le Taï-Chi-Chuan martial augmente la vigilance, la sensibilité vis-à-vis d’autrui et la communication non verbale.

Les fondements du Taï-Chi-Chuan

Il s’agit d’un art martial traditionnel interne ; un art complet qui passe par le corps pour équilibrer l’esprit. Le Taïchi-chuan (taijiquan), littéralement « boxe du faîte suprême » fait partie des boxes chinoises dites « internes ». Taïchi (taiji) = grand ultime, il s’agit d’une force qui engendre les deux pôles, Yin et Yang; Chuan (quan) = poing, action, combat.

Les fondements de la pratique du Taï-Chi-Chuan sont :
– les exercices anciens de santé et de longévité (DAOYIN);
– la quintessence des boxes chinoises externes;
– les principes philosophiques et énergétiques issus de la pensée chinoise, à travers notamment la théorie du yin et du yang. À ce titre, le Taï-Chi-Chuan est parfois désigné comme « boxe YIN/YANG ».

Les origines du Taï-Chi-Chuan

L’origine historique du Tai Chi Chuan est controversée. Deux théories officielles expliquent les racines de cet art martial.
L’une d’elle donne le moine taoïste Chang San-Feng comme créateur du Taï-Chi-Chuan. Ce moine aurait vécu au XIVe siècle après JC en ascète dans les montagnes du Wudang et aurait créé le Taï-Chi-Chuan suite à son observation d’un combat entre un serpent et un oiseau.

L’oiseau faisait des mouvements rapides et saccadés ; le serpent, lui, bougeait avec souplesse en spirale ; il esquivait en ondulant les coups de becs violents de l’oiseau. Quand la grue fatiguée cessa d’attaquer, le serpent forma un cercle avec son corps autour de l’oiseau et Chang San-Feng se réveilla. De ce combat, le moine eut la révélation. Il se rendit compte que les mouvements souples, sinueux, lents et ininterrompus l’emportaient sur les mouvements droits, secs et saccadés. Chang San-Feng comprit que la véritable force est celle de la souplesse qui englobe et neutralise la force brutale.

L’autre théorie fait suite à la découverte de documents officiels du XVIIIe siècle, qui mentionnent Chen Chang-Xing comme pratiquant et enseignant le Taï-Chi-Chuan et relient ainsi le Taï-Chi-Chuan au clan de la famille Chen.

Les principaux styles de Taï-Chi-Chuan

Toutes les écoles majeures de Taï-Chi-Chuan pratiquées aujourd’hui prennent leurs sources soit dans le Chen soit dans le Yang. Il s’est développé depuis sa création en plusieurs écoles qui sont d’autant de Maîtres et de styles.

Le style Chen. Fondateur : Chen Wang Ting. La famille Chen va conserver en son sein la transmission du style avec un enseignement réservé aux seuls descendants de la famille Chen.

Le style Yang. Fondateur : Yang Lu Chan, engagé d’abord comme domestique de la famille Chen et ensuite premier disciple accepté en tant qu’étranger à la famille. Le style Yang se caractérise par : l’harmonie naturelle entre la respiration et les mouvements ; les mouvements déclenchés par les hanches ; l’harmonie et la continuité entre les membres supérieurs entre eux, les membres inférieurs entre eux, et la coordination des membres supérieurs et inférieurs entre eux ; la souplesse et la tonicité.

Le style Wou. Fondateur : Wu Yu Xiang, qui étudia les styles Chen et Yang et qui à partir des deux styles créa son propre style.

Le style Sun. Fondateur : Sun Lu Tang, qui étudia le style Wou, le Bagua Zhang, le Xing Yi Quan et qui codifia son style à la fin de sa vie.

Le style Wu.
Fondateur : Wu Jian Quan, qui étudia le style Yang. Il fonda sa propre école vers 1935.

Techniques et règles

Les bases il s’agit de la méditation (assise, en position du demi-lotus, ou debout) et d’exercices simples destinés à apprendre à respirer correctement (respiration abdominale), à mobiliser le Qi, à travailler le Yi, à relaxer le corps, à coordonner le mental et le physique.

Les Taolu (séquences de mouvements) : on se meut selon les mêmes principes que dans les exercices de base mais le tout en déplacement, en une suite ininterrompue de mouvements liés. Les mouvements contenus dans ces séquences portent des noms, qui font référence soit à des mouvements d’animaux, soit à des positions du corps, soit à des mouvements de combat.

Le tui shou (le “pousser des mains” ou les “mains collées”) : cet exercice pratiqué seul ou à deux constitue un stade technique plus élevé. L’intérêt est cependant évident : prenant contact avec une ou les deux mains sur celles du partenaire, il s’agit de lui faire perdre l’équilibre par poussées ou tractions, sans coups, sans utilisation des jambes et sans arm-lock, en contournant et en utilisant sa propre énergie. Cet exercice nécessite à la fois concentration, relaxation et timing. Il faut aussi garder le même rythme respiratoire que lors des taolu, lent et profond, tout en agissant plus vite. Il y a le tui shou conventionnel, leda lu (exécution à deux et en déplacement de mouvements à exécuter dans les quatre directions cardinales) et le tui shou libre. En y apprenant à utiliser le qi (énergie) à la place de la force (li), on peut le pratiquer jusqu’à un âge très avancé.

Le san shou (le “disperser les mains”) : étape ultime, synthèse de toutes les qualités développées jusque-là, combat libre incluant les techniques de tui shou, mais également toutes les techniques de projection et de coups frappés (poing, tranchant de main, pied, genou, coude, etc.). On utilise essentiellement des déplacements circulaires (et là le Tai Chi rejoint le Bagua), ce qui permet de ne concevoir les défenses qu’en esquive, les blocages étant considérés comme des temps morts, donc dangereux. Le san shou reste surtout défensif et n’est enseigné qu’aux étudiants confirmés. Mais il faut savoir que ce prolongement des taolu existe.

Les techniques annexes il s’agit de la pratique des mouvements du Tai Chi avec des armes ou des instruments divers, tels l’épée (Tai ji jian), le sabre (Tai ji dao), le bâton (Tai ji gun), l’éventail (dont la pratique se développe récemment surtout chez les femmes, à travers des séquences créées par différents maîtres et dont les mouvements sont particulièrement esthétiques).
 
Les principales techniques sur lesquelles est basé le Taï-Chi-Chuan sont au nombre de 13 : soit 5 techniques pour les pieds et 8 pour les mains. Les techniques pour les pieds sont : avancer, reculer, tourner à droite, tourner à gauche et rester au centre. Celles pour les mains sont : parer (Peng), presser (Ji), tirer (Lu), appuyer (An), cueillir (Tsai), coup d’épaule (Kao), tordre (Lie) et coup de coude (Zhou).
 
On dit que les mouvements de Tai Chi chuan doivent découler comme une grande rivière, continue et calme, sans interruption. Le corps bouge avec un effort minimal musculaire, de façon détendue.
 
Les 10 règles de Tai Chi Chuan données par Yang Cheng-Fu (1883-1936) :
– Mettre l’énergie au sommet de la tête, garder l’esprit vif et détendu ;
– Rentrer la poitrine et étirer le dos ;
– Relâcher la taille ;
– Distinguer le plein et le vide ;
– Baisser les épaules et les coudes ;
– Employer la pensée et non la force musculaire ;
– Relier le haut et le bas ;
– Unir l’intérieur et l’extérieur ;
– Bouger dans la continuité – sans interruption ;
– Rechercher le calme dans les mouvements.